Sylvie EUDES / Mariela GARIBAY
Honfleur, réputée comme la cité des peintres, connaît une histoire jalonnée par les idées novatrices des artistes qui s’y sont succédés. De l’impressionnisme à l’expression contemporaine, l’art fait toujours battre le cœur de cette ville pittoresque.
La Galerie Villa Domus est ravie de présenter “Serenidad”, l’exposition personnelle de la talentueuse artiste peintre normande Sylvie Eudes.
Depuis son enfance en Normandie, Sylvie Eudes s’est toujours inscrit dans un parcours guidé par la créativité et l’expression plastique. Dès son plus jeune âge, elle a laissé de côté ses poupées pour se plonger dans le monde du dessin et de la peinture, amorçant ainsi le début d’une trajectoire créative qui allait devenir la constante de sa vie.
Inspirée par une multitude d’influences artistiques, Sylvie intègre des éléments de celles-ci dans sa peinture. Ses toiles fusionnent habilement ses diverses sources d’inspiration tout en exprimant sa propre personnalité artistique singulière. Elle maîtrise brillamment les éléments distinctifs des mouvements picturaux, les paysages californiens et les horizons normands, tout en leur insufflant une modernité et une audace rafraîchissantes. La perspective unique qu’elle présente résulte de cette subtile alchimie d’influences, rehaussée d’une touche profondément personnelle.
Si l’artiste se fait humble face à la comparaison de son travail avec celui de Hopper ou Hockney, il est indéniable que sa peinture évoque incontestablement leurs influences.
« Je ressens une grande fierté à voir mon travail associé à celui de deux grands maîtres tels que David Hockney et Edward Hopper. Leur talent pour capturer l’essence même de la vie quotidienne et interpréter le réalisme a toujours constitué une source d’inspiration inestimable pour moi. Hopper, avec ses compositions saisissantes empreintes de solitude, et Hockney, avec ses toiles baignées de lumière aux lignes californiennes possèdent tous les deux une manière unique et captivante de percevoir le monde, ce qui m’inspire énormément. »
Sylvie partage avec le maître britannique de “Bigger Splash” une attirance singulière pour les bords de piscines. Ces espaces sont une véritable source d’inspiration pour elle, lui permettant d’explorer une symphonie de reflets et des interactions complexes avec les perspectives créées par les eaux scintillantes. Les piscines, symboles par excellence de havres de détente et d’évasion, occupent une place de choix au sein de l’univers artistique de Sylvie. Elle perpétue la voie ouverte par Hockney dans les années 1950, célébrant le bain de soleil, l’hédonisme, dans une fusion harmonieuse de pop art et de réalisme. Ses œuvres éclatent de couleurs vives et audacieuses, plongeant dans les profondeurs et les perspectives pour créer des paysages à la fois familiers et mystérieux. Sylvie est une magicienne de la lumière, jouant avec ses nuances pour altérer la perception des lieux qu’elle dépeint changeant d’une heure à l’autre.
Willem De Kooning, évoquant les créations de son compatriote Edward Hopper, s’exprimait ainsi : «La forêt semble si réelle, c’est une véritable forêt. C’est comme si, en vous tournant vers elle, elle se matérialisait devant vos yeux, et quand vous vous retournez, elle est là, palpable.» Nous empruntons ici ses mots qui décrivent avec justesse les oasis de Sylvie Eudes. Si ses sujets se tournent plus fréquemment vers des architectures stylisées, elle parvient à rendre ses paysages non seulement réalistes, mais aussi présents, ici et maintenant, dans nos regards et nos pensées. Elle insuffle vie et substance à ses rêveries éveillées, qui en un instant seulement, deviennent les nôtres tout autant que les siennes.
« Ce que je souhaite partager, c’est la passion qui m’anime. Chaque toile que je peins représente un fragment de vie, une scène quotidienne, un moment de sérénité et de détente. »
Les toiles de Sylvie rayonnent de couleurs et de contrastes vibrants, tout en évoquant des récits sereins et des moments de contemplation profonde. L’artiste nous convie ainsi à nous plonger avec elle dans des narrations visuelles soigneusement orchestrées, à la fois apaisantes et captivantes. Si les horizons qu’elle dépeint sont éloignés de son atelier normand, c’est pour mieux refléter son esprit voyageur et ses aspirations à l’ailleurs. À travers chaque œuvre, Sylvie nous incite à la rejoindre dans une escapade aux allures baudelairiennes où règnent ‘‘ordre et beauté, luxe, calme et volupté’’.
En examinant attentivement son œuvre, une nouvelle révélation se fait jour avec l’apparition récurrente d’un personnage dans la composition. Jamais dénuées de présence humaine, ses toiles mettent en scène un petit garçon, une jeune femme ou un couple. Flânant de toile en toile, Sylvie ajoute une touche de vie dans chacune de ses œuvres et nous invite à découvrir le monde à travers les regards de ses personnages.
Comme un hommage à ses premières amours, il semble parfois que chaque œuvre soit une vignette dans la longue histoire de l’artiste. Après avoir suivi sa formation au sein de la prestigieuse École de l’Image des Gobelins à Paris, où elle se forme au dessin, à l’animation et à la bande dessinée, Sylvie rejoint le célèbre studio René Goscinny. Au sein de ce studio emblématique, elle a contribué à de nombreux projets, notamment Astérix et Obélix, Lucky Luke et Le Petit Nicolas. Plongée dans l’effervescence du studio légendaire, l’artiste y nourrit ses rêves d’évasion et choisit finalement de s’extraire des cadres de la bande dessinée pour embrasser un horizon plus vaste et sans contrainte : la peinture. Elle entreprend alors sa propre carrière d’artiste peintre et, dès 2005, se lance dans une nouvelle aventure artistique : l’exploration de la technique complexe de la laque sur toile.
Honfleur, réputée comme la cité des peintres, connaît une histoire jalonnée par les idées novatrices des artistes qui s’y sont succédés. De l’impressionnisme à l’époque contemporaine, l’art fait toujours battre le cœur de cette ville pittoresque.
La Galerie Villa Domus est ravie de présenter “Serenidad”, l’exposition personnelle de Mariela Garibay, sculptrice péruvienne au rayonnement international.
Mariela, comme tous les artistes, témoigne de son époque sans prétendre être son unique messagère. Chaque œuvre porte en elle une histoire singulière, et sa signification devient souvent évidente lorsqu’elle est dévoilée au public. C’est dans cet échange, ce partage, que l’œuvre devient entière.
« Apprendre aux enfants à s’arrêter et à contempler, à prendre le temps de s’émerveiller, nous incite naturellement à être reconnaissants pour tant de beauté. Tout cela peut nous aider, à mesure que nous grandissons, à développer une plus grande sensibilité envers les petits détails, les besoins des autres, à mieux nous situer dans le monde et à le respecter. »
D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Mariela s’est toujours exprimée à travers les arts. La sculpture est sa manière d’interagir avec le monde qui l’entoure et de s’y inscrire. Elle apprécie chaque heure consacrée à l’expression de son langage artistique. Ses œuvres donnent vie à ses pensées, ses désirs, et surtout lui permettent de répondre à son besoin de partager. Cette dimension profondément personnelle nourrit son art, dont l’essence réside dans sa sensibilité particulière.
Restant en éveil, attentive et curieuse de l’autre, l’artiste nous convie à une épopée empreinte de délicatesse, portée par les «enfants» de son imagination.
« Je pense qu’il est important d’avoir des idéaux. […] Souvent, nous trouvons ces aspirations en nous interrogeant nous-mêmes. C’est pourquoi beaucoup de mes sculptures semblent être en état de repos. Mais pour moi, elles reflètent un regard intérieur, une sorte de moment d’introspection pour trouver cette force qui nous permettra de continuer. »
Au Pérou, dès ses premières années à l’université, Mariela a découvert son idéal: Tout est devenu matière à rassembler. L’artiste s’est donné une mission claire : édifier un pont entre le terrestre et le céleste, entre notre quotidien et notre sanctuaire intérieur. Telles des phares dans la nuit, ses sculptures illuminent la voie dans cette quête de sérénité, à la recherche d’un oasis de paix intérieur. Toujours portée par cette volonté de transmission, et renforcée par son expérience ainsi que sa renommée internationale, elle guide ses collectionneurs dans cet univers où se mêlent force et douceur, rigueur et liberté, pour élever les esprits et apaiser les âmes.
Après avoir obtenu son diplôme en sculpture à l’Université Pontificia Universidad Católica del Perú, ainsi qu’un master en dessin urbain de l’Université de Barcelone, l’artiste a choisi la pierre comme matériau de départ pour ses premières créations. Depuis, la pierre est restée une source d’inspiration constante pour ses sculptures, qui se distinguent par leur douceur et leur finesse. En 2004, après une première exposition couronnée de succès, Mariela a décidé de se tourner vers le bronze. Après de longues heures de patience et d’apprentissage, elle a maîtrisé avec brio le processus de création, en le façonnant selon ses désirs grâce à la technique ancestrale de la fonte à la cire perdue. Le bronze, matière noble par excellence, a marqué un nouveau tournant dans la carrière de Mariela, lui permettant d’exprimer la quintessence de la grâce dans ses œuvres. Cette transition a consolidé le succès de l’artiste et l’a propulsée vers de nouveaux horizons. Elle a accumulé de nombreuses récompenses et a été invitée à exposer dans les galeries les plus prestigieuses, poursuivant ainsi son parcours ascendant et son évolution artistique.
Le processus méticuleux de la fonte à la cire perdue reflète la dévotion inébranlable de Mariela envers sa pratique artistique. De la création des premières esquisses jusqu’à la sortie de la fonderie, plusieurs mois s’écoulent avant que ses personnages ne prennent enfin vie. L’artiste amorce son processus créatif en réalisant des dessins et en définissant les proportions de son œuvre, en se référant à sa propre charte anatomique. Ensuite, elle donne forme à son œuvre en utilisant de l’argile. Ce modèle initial, ou prototype, est par la suite employé par les artisans fondeurs pour élaborer le moule qui recevra le bronze final.
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